198 km de Paris, 56 km d’Orléans, 35 km de Romorantin, Souesmes se situe dans le canton de Salbris, à l’extrémité sud-est du Loir-et-Cher, au croisement du CD 724 et du CD 126. Petite bourgade typiquement solognote, la commune de Souesmes s’étend sur plus de 12 km d’est en ouest et couvre près de 10.000 hectares, ce qui en fait l’une des communes les plus étendues de France.
Souesmes n’a jamais joué, dans l’histoire, un des premiers rôles, pourtant les trouvailles archéologiques et divers documents prouvent que Souesmes est une très vieille cité qui fut toujours très vivante au cours des siècles.
Des silex taillés, des meules à grain de l’époque néolithique, des urnes à incinération et de nombreuses tombelles ou tumuli (ex. la Butte dans le Parc Public de la Taille des Ponts) attestent que le territoire de l’actuelle commune de SOUESMES fut occupé depuis la préhistoire.
En 52, avant Jésus-Christ, Jules César, après avoir pillé et brûlé Orléans (Genabum), se dirigea vers Bourges (Avaricum) et pénétra sur le territoire des Bituriges : les gaulois adoptant sur la recommandation de Vercingétorix, la politique de la terre brûlée, il ne fait pas de doute que les fermes de la région aient été livrées aux flammes.
Après cette période troublée, ce fut ensuite la » Paix Romaine » et Souesmes occupa une position privilégiée sur la voie romaine, au carrefour de la voie Tours Auxerre, elle connut une activité intense comme en témoignent les poteries et monnaies gallo-romaines découvertes sur les bords de la rivière, la Petite Sauldre, ou à proximité de la voie romaine.
Les invasions barbares des IIIe et IVe siècles ravagèrent à nouveau le territoire : les vestiges de cette époque sont souvent mélangés à du charbon de bois et à des cendres.
Ensuite la région de Souesmes devint la propriété des évêques d’Auxerre qui firent construire, à l’emplacement de l’église actuelle, un oratoire dédié au culte de Saint-Julien, saint sous la protection duquel le village est encore placé.
Au Moyen-âge, Souesmes passa sous la domination des Seigneurs de la Ferté-Imbault, puis de Vierzon qui y a édifié une forteresse dans la vallée de la Petite Sauldre ; on peut encore admirer sur la route de Pierrefitte ce château qui fut profondément transformé au cours des siècles : construction des 2 tours d’angle à mâchicoulis vers la fin du XIIe siècle, construction de 2 ailes du style Louis XIII au XVIIe siècle.
En 1451, Souesmes qui jusqu’alors avait subi l’emprise du Duché de Berry, fut rattaché au Comté de Blois et tomba dans le domaine royal en 1498, à l’avènement au trône de Louis XII. Au XVIIIe siècle, Souesmes passa entre les mains de plusieurs familles de la noblesse de robe (Conseillers au Parlement de Paris).
A la Révolution, cette paroisse demeura dans la réaction au régime révolutionnaire : elle fut un centre de la « Petite Vendée du Sancerrois », sous l’influence de son curé, l’abbé Bataille qui fut un chef chouan.
Au XIXe siècle, les maladies frappant les moutons, unique richesse de cette contrée, et l’abandon de la voie Orléans-Bourges, lié au développement du chemin de fer, furent autant d’éléments qui précipitèrent le déclin de cette commune : la guerre de 14-18 lui porta un coup fatal en la vidant de 88 hommes jeunes.
Au cours de la dernière guerre, Souesmes fut le théâtre de combats acharnés, comme le rappelle le monument du Maquis, élevé sur les lieux-mêmes du combat du 17 juin 1944.
Aujourd’hui, Souesmes compte 1139 habitants, la commune ne se dépeuple plus : c’est le signe qu’elle a su retenir sur place, malgré la disparition presque totale de l’agriculture, une population désireuse de vivre dans un cadre agréable.
Légendes – Les limites contestées de Souesmes.
Souesmes est une grande commune dont les limites arrivent tout près de Salbris. Et, plusieurs légendes sont attachées à ce phénomène. Elles ont toutes pour origine une compétition entre les saints-patrons des communes du voisinage.
On raconte ainsi que dans les temps très lointains, Saint-Georges, patron de Salbris, et Saint-Julien, patron de Souesmes, se réunirent pour définir les limites de leurs deux paroisses. Ils tombèrent d’accord pour que Saint-Julien lança son marteau et que là où il tomberait serait la frontière des deux paroisses. Alors Saint-Julien lança son marteau qui tomba très prés de Salbris et dit la légende « serait allé beaucoup plus loin si Saint-Georges ne lui avait pas retenu le bras ». Les historiens locaux doutent que cette légende puisse expliquer la limite de Salbris et de Souesmes puisque le point le plus rapproché est encore distant de six kilomètres de ce dernier village.
Il apparaît donc que cette légende compétitive entre saints patrons serait plutôt attachée aux limites entre Souesmes et Pierrefitte-sur-Sauldre. Et là, la confrontation oppose Saint-Julien et Saint-Eutrope.
Bien souvent dit encore la légende, des altercations naissaient entre l’un et l’autre puisqu’il n’y avait pas de limite entre les deux paroisses. Un jour, l’idée vint à Julien, qui était grand, maigre et vif de proposer à Eutrope qui était petit, gros et malhabile, le challenge suivant.
« Nous partirons quand il sera midi à l’horloge de notre clocher et irons à la rencontre de l’un et l’autre et là où nous nous rencontrerons sera la limite de nos deux paroisses ».
Au jour convenu, chacun partit et lorsque Eutrope fut arrivé péniblement à la Grande Sauldre qu’il ne put franchir, il y rencontra Julien qui avait lui parcouru aisément les sept kilomètres séparant son village de la rivière. C’est ainsi que le cours d’eau devint la limite des deux paroisses.
LES MAIRES DE SOUESMES DEPUIS 1800 |
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MAIRE | DU | AU |
Jean Baptiste ROBERT | 26/05/1800 | 31/12/1807 |
François DELJOULX | 01/01/1808 | 17/04/1813 |
Jean Julien JAUPITRE | 17/04/1813 | 05/04/1836 |
Jean Eutrope ROBERT | 05/04/1836 | 11/08/1852 |
François GRELAT | 11/08/1852 | 19/09/1858 |
Ernest ROUSSEAU | 19/09/1858 | 03/10/1870 |
Ernest DE LA RONDE | 03/10/1870 | 07/04/1878 |
Paul ROBERT | 07/04/1878 | 15/10/1878 |
Michel CARRE (Adj.Del) | 15/10/1878 | 09/12/1878 |
Theodore ROBERT | 09/12/1878 | 18/05/1884 |
Charles BOURGEOIS | 18/05/1884 | 13/02/1892 |
Victor JAUPITRE (Adj.Del) | 14/02/1892 | 15/05/1892 |
Victor JAUPITRE | 15/05/1892 | 05/1893 |
Theophile COURTILLAT (Adj.Del) | 05/1893 | 25/06/1893 |
Theodore ROBERT | 25/06/1893 | 17/05/1896 |
Victor JAUPITRE | 17/05/1896 | 20/05/1900 |
Paul ROUSSEAU | 20/05/1900 | 1/1/1903 |
Auguste RABILLON (Cons. Del) | 1/1/1903 | 01/02/1903 |
Theodore ROBERT | 01/02/1903 | 19/02/1904 |
Victor HARRAULT (Adj.Del) | 19/02/1904 | 15/05/1904 |
Leon DE LA RONDE | 15/05/1904 | 03/12/1905 |
Victor HARRAULT (Adj.Del) | 03/12/1905 | 14/01/1906 |
Victor HARRAULT | 14/01/1906 | 17/05/1908 |
Auguste RABILLON | 17/05/1908 | 23/03/1910 |
Louis SOYER (Adj.Del) | 23/03/1910 | 05/06/1910 |
Theodore LARCHEVEQUE | 05/06/1910 | 30/122/1924 |
Victor HARRAULT (Adj.Del) | 31/12/1924 | 17/05/1925 |
Leon ROSSIGNOL DE LA RONDE | 17/05/1925 | 19/05/1929 |
Victor HARRAULT | 19/05/1929 | 16/11/1934 |
Lucien MOREAU | 16/11/1934 | 19/05/1935 |
Emmanuel CHARTRAIN | 19/05/1935 | 17/05/1945 |
Eugene DEROUET | 17/05/1945 | 08/05/1953 |
Henri KACHEL | 08/05/1953 | 21/03/1959 |
Gaston THOUVAY | 21/03/1959 | 30/12/1961 |
Roger VILLOING | 30/12/1961 | 27/03/1965 |
François BOUCHAYER | 27/03/1965 | 09/09/1969 |
Andre JOUSLIN | 09/09/1969 | 26/03/1977 |
Jean François TRIVIAUX | 27/03/1977 | 15/01/1981 |
Alain RABILLON | 25/02/1981 | 23/06/1995 |
Jean Michel DEZELU | 23/06/1995 |
Les Croix
Actuellement, cinq croix sont encore visibles. Toutes ont été récemment restaurées par les services techniques de la commune.- La Croix du Champ de Foire.
Ce calvaire est coiffé d’une croix qui se trouvait auparavant sur une tombe de l’ancien cimetière. Tous les ans, le jour de Pâques, une procession s’y rendait. Cette coutume dura jusqu’à la guerre de 1914.
– La Croix de Lucien Salmon route des Bruyères
Elle se compose d’un socle bas et d’une très haute croix en bois. Nous ne connaissons pas l’origine de sa construction.
– Les Croix de la Route de Bois Rosé.
La 1ére croix à droite avant le chemin de Montchauveux est une croix commémorative qui a été élevée à la mémoire d’un cocher du château de Souesmes qui fut tué dans un accident de voiture.
La seconde à gauche avant d’arriver au ruisseau « La Boute » ne nous a laissé aucune histoire.
– La Croix Rouge chemin de la Croix Rouge.
Là non plus nous ne connaissons pas l’origine de sa construction.
Trois autres croix ont disparu :
– La Croix des Landes route de Nançay
– La Croix Darmoy
– La Croix St Guillaume dans le Bourg
Saint-Julien Patron de la Paroisse
Julien naquit à Vienne dans le Dauphiné à la fin du IIIème siècle d’une famille illustre qui exerçait les fonctions de monétaire.
Officier romain converti au christianisme pour fuir les persécutions, se réfugie à Brioude en Haute Loire. Mais il est rapidement retrouvé et décapité en 304. Ses bourreaux lavent sa tête dans une fontaine, puis la ramène à Vienne, son corps étant inhumé à Brioude.
Bientôt cette tombe et la fontaine devinrent des lieux de pèlerinage où s’accomplirent de nombreux miracles. Les habitants de Brioude adoptèrent Saint-Julien comme saint patron.
En l’an 634, sous le règne du roi Dagobert 1er, l’évêque d’Auxerre Paladius, propriétaire de la terre de Souesmes fonda dans sa ville un monastère sous le patronage de Saint-Julien. Il en utilisait les revenus à hauteur de 2/3 pour l’entretien des lumières de sa cathédrale et le reste pour celles de l’abbaye de Saint-Julien. Voilà pourquoi depuis cette époque, il y a donc presque 14 siècles, Saint-Julien est devenu le patron de notre paroisse.
Fontaine du Saint-Julien
Située à la sortie du village, à l’angle de la rue de Pierrefitte et de la rue du Bois, cette modeste construction en briques couverte de tuiles abrite la fontaine Saint-Julien dont la statue est placée dans une petite niche. La date de l’édification de cette fontaine n’est pas connue.
Pendant de longues années, un pèlerinage a eu lieu le jour de la fête de Saint-Julien, soit le 28 août.
La Chapelle et le Lavoir
Ces deux bâtiments, aujourd’hui n’existent plus. Ils étaient situés à proximité du CD 126, direction Pierrefitte sur Sauldre à droite au bord d’un bras de la Petite Sauldre.
La chapelle aurait été démolie vers 1950, quant au lavoir, sa démolition est plus récente. A cette chapelle on se rendait en procession le premier dimanche de Fête Dieu après la grande messe et la coutume dura jusqu’en 1907.
Le sarcophage mérovingien
Sous le porche de l’église, à droite, se trouve un sarcophage découvert en 2006 dans la cour de la maison de l’Ecu, à l’angle de la rue de Nançay et de l’avenue du 17 juin 1944.
Ce sarcophage en grès de l’Allier daterait du VIème VIIème siècle (difficile de donner une date exacte).
Eglise Saint-Julien
C’est vraisemblablement au VIème siècle, que le premier oratoire dédié à Saint-Julien de Brioude fut construit.
Les murs de la nef, datent du XIème siècle. Le chœur roman comme le reste de l’église, menaçant ruine fut reconstruit en pur style gothique à la fin du XVème. Les clés de voûte représentent, l’une, Dieu le père, l’autre, le blason de l’orléanais dont dépendait alors le seigneur de Souesmes.
La chaire en bois sculptée au couteau est du XVème siècle. Le tabernacle en bois doré fut acheté en 1674.
Quelques autres dates.
– 1843 : Achat de la cloche « EUTROPE-MARIE »
– 1858 à 1864 : Construction du clocher actuel d’une hauteur de 33 m, en remplacement du clocher en bois qui se situait à l’intersection du chœur et de la nef. Les ouvertures de la nef ont été agrandies et une tribune fut aménagée.
– 1894 : Construction de la chapelle du Sacré Cœur. Cette chapelle a été réaménagée en sacristie en 2005.
– 1899 : Construction de la chapelle de la Sainte Vierge. Elle aussi réaménagée en 2005.
– 1902 : Bénédiction des cloches « PAULINE » et « JEANNE-MARIE »
– 2005 : Démolition de l’ancienne sacristie dans le cadre de l’aménagement du centre bourg et restauration de la quasi-totalité des vitraux et verrières.